lundi 22 avril 2013

"Yx 54 Db" (single 16/52-2013)



En avril 2011, alors que je venais de terminer mon album "Radio Lee Doo" que je m'apprêtais à publier en octobre chez Gimme Shelter, je me suis mis à enregistrer dans la foulée toute une série de chansons, la plupart absurdes, avec des textes suréalistes et des mixages improbables, préférant détruire un son que réfléchir à l'harmonie. D'autres fois, j'écrivais des folk songs intimistes pour me calmer. Mais cette période était rythmée de moments de colère due à ma vie privée et de moments d'apaisement dus au terme de ma trilogie "Lee Doo" qui m'avait, en trois albums et 4 années, pris une énergie que je ne soupçonnais pas. J'étais autant soulagé d'être allé au bout du projet que perdu de ne plus savoir quel défi me proposer. J'ai décidé de ne pas m'en proposer. Ni même de concept. Simplement un défouloir. Depuis cette période et l'enregistrement de cette chanson "Yx 54 Db", je suis d'ailleurs dans la même dynamique. Se projeter dans des albums concepts ne me tentent plus tellement. Peut être que ça reviendra. Chercher l'immédiateté non plus. Et "Yx 54 Db" est peut être le début de cette envie de spontanéité et d'expérimenation qui m'avait quitée depuis 2007, au moment de la sortie de "Fatal Mambo", disque expérimental par son choix de n'utiliser aucune électricité dans sa réalisation, et effort stylistique de pop bublegum plagiste. Certes, j'avais envie de faire ce disque, tout comme les autres. Mais en 2011 j'avais à nouveau envie de laisser la cohérence de coté, celle même qui dans les années 90, me faisait enregistrer des disques patchworks souvent accusés d'incohérence. Aujourd'hui j'assume mes soucis d'identité et faire de la musique dans tous les sens ne me dérange plus du tout. Le début de se soulagement a commencé il y'a deux ans, avec cette chanson étrange, que je ne sais pas moi même classer ou expliquer. C'était une folk song que j'avais commencé à écrire en 2003. J'avais toujours trouvé le texte vide et la rythmique pauvre, mais je déteste ne pas laisser sa chance à une musique. J'avais eu envie de l'écrire, c'est qu'il devait y avoir une raison. Peut être mon manque d'expertise n'a t il pas trouvé la bonne direction. Je savais que la mélodie et les accords avait une certaine lumière. Je ne suis pas sûr de l'avoir trouvée dans cette version. La chanson initialement d'intitulait "savoir faire". Paroles que j'ai gardées. Il se peut qu'un jour j'en fasse autre chose, mais en 2011 je voulais me repencher sur cette chanson. Je l'ai passée à la moulinette à contradictions. J'ai obsurci sa luminosité pour donner l'ambiance d'une boite sado maso avec un couleur electro sale, de la distorsion numérique. J'ai auto samplé les claviers de ma chanson "my family" de 2009, pour donner un peu de nostalgie. Puis j'ai saturé, resamplé dans un mauvais format, dirigé mes exports quasi les yeux fermés, accéléré des voix pour donner dans le surnaturel. J'ai écrit le texte en parlant de Dali et de l'ego. Le mien en prenait un coup car j'étais en train de détruire une folk song que je trouvais par ailleurs inofensive mais c'était le prix à payer pour récupérer l'essence ce mini refrain qui m'avait animé ce jour de 2003, en terrasse du Milos Café à Bordeaux. J'étais rentré chez moi pour écrire et enregistrer ma chanson, presque guidé par du rien, comme un somnembule. Je ne sacralise jamais mes musique et c'est pour ça que je leur fait vivre des tortures, mais j'ai du respect pour ces moments que nous avons, musiciens, lorsqu'une chanson ou une ambiance musicale apparait dans un coin de notre tête. Ecouter ses chants à peine perceptibles requiert la patience de celui qui regarde une étoile loitaine et se plaint de sa disparition au fur et à mesure de son observation. Le matériau est si fragile qu'il disparait parfois. L'ego est si bouleversé qu'il nous arrive de vouloir mettre de notre expertise dans la musique quite à la desservir. La mémoire pert la notion du temps, les émotions sont confuses et nous sommes animés d'une envie mégalo de faire entendre cette musique à la terre entière en même temps que nous avons honte de livrer cette petite pépite d'intimité. Ce moment est celui qui me fait lever le matin tôt pour faire de la musique, car je sais que c'est en pratiquant intensément que ces moments arrivent. Si ils arrivent c'est qu'il y'a une raison. De là à faire correctement le travail de traducteur, car il y'a une traduction à faire entre ce que l'on entend et ce que l'on va vous livrer à écouter, de là à réussir cette étape, donc, il y'a quelques obstacles. Je produis beaucoup pour apprendre vite à vous livrer la meilleure traduction. Et pas parce que je mets mes chansons sur un podium. Je ne sais pas si j'ai réussi à conserver ce sentiment que je ressentais en 2003 lors des brouillons de ce "Yx 54 Db" qui sort aujourd'hui en digital, mais je devais essayer une nouvelle fois car cela m'obsède depuis. Comme d'autres musiques. Pour le clip, j'ai voulu noircir l'ambiance et réutiliser les images de "Berenice Panic".

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Le clip à voir

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